samedi 25 février 2012

Chapitre 18



Quand le réveil sonne et affiche de ses chiffres rouges 8:00, pour une fois je n'ai pas envie de le jeter mais au contraire, je voudrais bondir du lit, me doucher et me préparer à partir mais je n'en fais rien car je réalise que Ian est collé contre mon dos et qu'il m'enveloppe de ses bras chauds. Je tente alors de me retourner sans le réveiller et y parviens. Enfin c'est ce que je crois car un grand sourire malicieux se dessine sur ses lèvres.

- J’apprécie que tu fasses tant d'efforts mais le réveil n'a pas eu cette délicatesse. Me dit-il sans ouvrir les yeux pour autant.

Je me sers tout contre lui et lui murmure à l'oreille.

- On rentre chez nous...
- Ton père ne va pas trop te manquer ? Tu viens à peine de le retrouver, on pourrait rester encore quelques jours et rentrer juste pour la rentrée.
- Non, je préfère rentrer aujourd'hui. New-York me manque et...
- Et quoi ? Que me caches-tu ?
- De retrouver Gabriel, m'a fait prendre conscience que lorsqu'on à la chance qu'il nous reste un parent, il faut faire en sorte que la relation se passe au mieux.
- Je suis d'accord avec toi, c'est pour ça que je te propose de rester un peu.
- Non, Gabriel et moi avons tout à construire et ça va nous prendre du temps avant d'avoir une vraie relation de père-fille mais je pensais que peut-être nous pourrions passer quelques jours avec ton père, que vous pourriez vous parler un peu.
- Je ne suis pas certain qu'il ait le temps pour ça.
- Tu te trompes, il a justement pris une semaine de vacances.
- C'est un piège ?
- Je dirais plus une occasion d'enterrer définitivement la hache de guerre.
- Tout est donc prévu ?
- Oui. Dis-je avec retenue, voyant qu'il ne partage pas mon enthousiasme.
- T'es vraiment incroyable. Me lance-t-il soudain. C'est une bonne idée et puis s'il a pris une semaine entière loin de son boulot, je suppose qu'il souhaite vraiment être avec nous.
- Bon, c'est pas tout ça mais...tu sens le fauve ! Alors je te propose d'aller prendre ta douche pendant que je vais nous prendre discrètement de quoi déjeuner.
- Le fauve...je sens le fauve ?
- C'est ce que j'ai dit oui. Ris-je.
- Tu vas voir !

Ian se lève et me tire au bord du lit avant de me basculer par dessus son épaule et de me mettre sous la douche.

- C'est froid ! Cris-je alors qu'il rit aux éclats.

Il tourne le mitigeur et aussitôt l'eau se tempère pour devenir plus agréable. Je me retrouve en petite culotte, trempée devant Ian dont le fou rire ne se calme pas.

- Je n'avais pas vu ce charmant petit lapin ! Dit-il en jouant avec la petite tête de lapin en fer qui pend de la dentelle de mon boxer.
- Normal ! Tu t'es empressé de l'enlever hier.
- Tu n'étais pas contre. Me taquine-t-il.

Je me sens rougir, ce qui le fait encore plus rire. Nous prenons finalement notre douche ensemble. En sortant, je prends de quoi m'habiller dans mon placard mais Ian se retrouve sans vêtements propres, puisque nous sommes dans ma chambre.

- J'aurais dû laisser mes affaires ici. Rage-t-il.
- Tu n'as plus qu'à filer discrètement dans ta chambre pour t'habiller. Dis-je moqueuse.

Il bloque fermement sa serviette autour de sa taille et sort de ma chambre en longeant le mur. Deux mètres à peine le sépare de la sienne. Il ne manquerait plus qu'il croise Gabriel ainsi vêtu.
Pourquoi ai-je eu cette pensée ? Pile au moment où je me dis que la situation serait gênante, mon père sort de l'ascenseur en face et s'arrête net en voyant Ian en serviette. Il me lance alors un regard en me voyant dans l'embrasure de ma porte.

- Bonjour. Lui lance Ian sans lâcher sa serviette.
- Bonjour. Tu ferais bien d'aller t'habiller lui. Répond alors mon père.
- Oui. Lui dit-il avant d'entrer dans sa chambre.

Je voudrais refermer ma porte et entrer dans un trou de souris mais Gabriel se dirige vers moi.

- Bonjour. Me dit-il.
- Bonjour.
- Est-ce qu'on peut parler une minute ?
- Bien sûr, entre.

Il pénètre dans ma chambre et se retourne une fois que j'ai refermé derrière moi.



- Approche.



Nous nous asseyons sur le rebord de mon lit, encore défait par l'agitation de la nuit ce qui est très gênant, puis il prend la parole.



- Je sais que Ian est un garçon très bien et qu'il te rend heureuse.
- Oui, très.
- Je voudrais juste te demander quelque chose, je viens de découvrir que tu es ma fille, alors essaies d'attendre un peu avant de m'annoncer que je vais être grand-père.
- Mais...je...on...
- Je ne suis pas aveugle, je sais que votre relation va au-delà du petit baiser innocent.
- Mais enfin....



La situation est vraiment très étrange et je me sens vraiment très mal à l'aise.



- Il existe plusieurs moyens pour qu'une jeune femme évite de tomber enceinte alors je vous en prie tous les deux, faites en sorte d'attendre encore quelques années. Vous êtes jeunes et vous avez toute la vie devant vous pour ça.
- Nous...enfin...oui, c'est promis. Finis-je par bredouiller.



Je sentais mes joues me brûler.
Gabriel se penche vers moi en ouvrant les bras.



- Je peux ?



Je lui fais signe que oui, et il me serre dans ses bras. Pour la première fois de ma vie, je suis dans les bras de...de mon père. Je me sens comme une petite fille. Une vague de bonheur m'envahit et me submerge, si bien que des larmes de joie coulent le long de mes joues.



- Merci de me laisser rentrer avec les autres. Dis-je les yeux encore humides, une fois notre étreinte terminée.
- De rien, j'ai beaucoup discuté avec Sam, enfin ta tante. C'est drôle de l'appeler ainsi tu ne trouves pas ?
- Si, j'ai encore du mal à réaliser que tu es mon père et qu'elle n'est plus ma tutrice mais ma tante. Ça fait beaucoup en si peu de temps.
- Oui. Donc nous avons discuté et nous avons convenu qu'il était mieux pour toi de garder tes habitudes. Elle reste donc ta tutrice le temps pour moi de régler certaines choses.
- Tu feras attention à toi, n'est-ce pas ?
- Promis.
- J'ai déjà perdu maman, je ne ...je ne voudrais pas te perdre aussi alors qu'on vient à peine de se trouver.
- Ne t'en fait pas. Rentre à New-York, travaille bien en cours et fait attention à toi. Tiens-toi le plus loin possible des traqueurs.
- Je vais essayer.
- Je sais que Ian saura veiller sur toi. Faites juste attention l'un à l'autre comme j'aurais dû le faire avec ta maman.
- Promis.



Des petits coups retentirent à la porte.



- Entrez !



C'est Cloé qui vient s'assurer que j'ai bientôt fini ma valise.



- Je vais vous laisser. On se voit à l'aéroport.



Il dépose un baiser paternel sur mon front et sort après avoir salué mon amie.



- En fait, c'est Ian qui m'envoie, il avait peur de venir lui même, mais je n'ai pas vraiment compris pourquoi.



Je me mis à rire. Impossible de me contrôler, ni de répondre à Cloé qui me demandait pourquoi ce fou rire. Il me fallut un long, très long moment avant de pouvoir reprendre mon souffle. Je riais tellement que j'en avais des crampes. Une fois remise des mes émotions je reprends la parole.



- Je suis désolée Cloé, je n'ai pas pu m'en empêcher.
- Tu vas me dire pourquoi il n'a pas voulu venir ?
- C'est juste à cause de Gabriel. Rien de grave t'en fait pas.
- Je n'en saurai pas plus, pas vrai ?
- Seulement si tu lui demandes.
- Il refusera de me le dire.
- Imagine simplement la situation la plus gênante entre ton père et Adam et tu ne seras plus très loin.



Cloé se met alors à rire aux éclats à son tour.



- Que t'es tu imaginée ?
- Que mon père découvrait Adam en petite tenue sortant de ma chambre.



Je suis prise alors d'un fou rire. Mon amie et moi sommes vraiment faites pour nous entendre.



- Ne me dis pas que c'est ce qui s'est passé !
- Non, je ne te le dirai pas mais...



Cloé m'aide ensuite à boucler mes valises. Quand nous entendons frapper à la porte, nous venons de terminer. Difficile de ranger en rigolant de nos bêtises.



- Vous êtes prêtes? Nous demandent Adam et Ian.
- Oui, oui répondons nous en chœur en montrant la valise et le sac supplémentaire rempli de souvenirs de France.



Ian attrape mon sac d'une main et tire ma valise de l'autre et nous descendons au rez-de-chaussée où nous découvrons tous les pensionnaires de l'institut. Nous n'avons pas passé énormément de temps avec eux, mais certains me sont déjà très chers comme Raven et Beka. Alors que j'entreprends justement de dire au revoir à cette dernière, je vois les jumelles se jeter dans les bras de Ian. Quel dommage qu'il ne les ait pas loupées et qu'elles ne se soient pas retrouvées allongées au sol comme de vulgaires tapis. Elles lui sortent le grand jeu, les larmes, les mots d'amour...Ian reste impassible à leurs simagrées mais pas moi. Je sens la jalousie faire sa place et très vite je ne peux me retenir d'intervenir.



- C'est bon les filles, vous allez finir par étouffer mon petit ami. Dis-je en insistant bien sur le petit mot marquant la possession.



Non pas que je considérais Ian comme une chose acquise mais plus pour leur faire remarquer qu'il sortait avec moi et qu'il n'était pas intéressé par leur duo provocant.
Ian leur fait la bise et se dirige vers les autres afin de leur faire ses adieux sans pour autant que les deux ombres ne le quitteent bien sûr.
Vivement qu'on soit dans l'avion, me dis-je à moi-même.
Raven arrive derrière moi et me salue de sa voix douce.



- J'espère qu'on se reverra !
- Oui, tu serras le bienvenu chez nous !
- Je garde l'invitation dans un coin de ma tête. Me dit-il en souriant.
- Tu viendras avec Beka, promis ?
- Il ne pourrait en être autrement. Rigole-t-il.
- Allez, en route nous interrompt Samantha. Merci de nous avoir accueillis et à bientôt.



C'est Gabriel qui nous conduit à l'aéroport. Le trajet se fait dans le calme absolu, personne ne parle. Je suis blottie contre le torse de Ian et ne peux détacher mon regard du rétroviseur central où je croise parfois le regard de mon père. Je pensais être heureuse de rentrer mais maintenant que notre départ était si proche, mes sentiments étaient partagés. Il allait me manquer. C'est étrange non ? Comment ai-je pus m'attacher autant à quelqu'un que je ne connais que si peu et qui tue des anges comme moi ? Est-ce ça le lien père-fille ?



- Vous voilà arrivés ! S'exclame Gabriel en se garant devant l'aéroport.









Un peu plus tard dans l'avion en approche de New-York....






De tout le vol, je n'ai fait qu'une chose, penser aux derniers mots de Gabriel. Nous allions monter dans l'avion lorsqu'il m'avait entraînée un peu à l'écart pour me parler. Il m'avait révélé ne jamais avoir oublié ma mère. Une dernière promesse avant de partir. Pour lui, très vite nous rejoindre. Pour moi, me tenir loin des traqueurs.



- Je vous annonce que nous amorçons l'atterrissage. Nous informe le commandant de bord.



- Contente ? Me demande Ian en chuchotant à mon oreille.
- T'imagines pas à quel point.
- Oh si crois moi.
- je ne pensais pas que tu serais si pressé de passer quelques jours chez ton père !
- C'est surtout retrouver ma chambre et notre salle d'entraînement.
- J'me disais aussi. T'en avais assez de partager ta chambre avec moi.
- Oui. Rigole-t-il. Tu as tendance à prendre tout le drap pour toi seule.









En arrivant à l'institut....






- Enfin chez nous ! S'exclame Cloé au bras d'Adam.



Chacun de nous retrouve sa chambre et déballe avec plaisir ses affaires. Il nous reste une semaine de vacances avant la rentrée et Samantha nous laisse complètement libres sauf en cas d'urgence, pas de mission cette semaine. De toute façon, demain après midi, Ian et moi allons passer quelques jours chez son père, donc repos, repos et repos. Mais pour le moment je profite du bonheur de retrouver mon lit et mes affaires.
Je suis en train d'envoyer un message à Gabriel lorsqu'on frappe à la porte.



- Entrez !
- Coucou. Crient alors Abby et Noëla en entrant.



Les filles étaient rentrées la veille. Nous étions d'ailleurs tous de retour. Même Justin, est rentré depuis quelques jours.



- On vient te chercher, on fait la fête pour nos retrouvailles.
- Sérieux ?
- Évidement pourquoi ? Demande Abby.
- Tu es fatiguée? Demande Noëla à son tour.
- Non, non. Allons-y. Dis-je sur un ton faussement enjoué.



Le vol m'avait un peu fatiguée mais je suis contente de retrouver mes copines alors direction la fête...

1 commentaire:

Céline a dit…

Cela sent la fin du chapitre ... j'espère que la suite ne sera pas trop longue à venir
A bientôt