Point de vue de Ian

Voici le chapitre 1 vu par le beau Ian. Ce chapitre a été demandé par Elise.


Enfin une journée de repos...
Depuis trois semaines, Adam, Dim, Justin et moi n'avions de cesse de poursuivre un clan de vampire. On peut dire qu'ils nous ont donné du fil à retordre ceux là. Impossible à localiser de jour mais pas très discret la nuit. Seul avantage qu'ils avaient, ils étaient imprévisibles. Pas une seule attaques n'a eu lieu au même endroit, chaque soir plusieurs victimes et nous étions impuissants. Le pire, la pauvre victime de mercredi, nous sommes arrivés suffisamment tôt pour ne pas qu'elle soit tuées mais nous ne sommes pas parvenu à empêcher sa contamination. Le monstre l'avait déjà mordu, elle est resté une semaine sous notre surveillance, le temps pour elle de dire adieu à ses proches puis nous avons du la tuer dès le processus enclenché. Dans ces cas là, c'est Sam qui s'en occupe. Elle refuse que nous soyons obligé de tuer un être humain et personnellement, ça m'arrange. Nous avons exterminé ce clan et c'est là le principal.
Avant même que je m'en rende vraiment compte, je me retrouve à Battery Park, un immense parc de dix hectares situé sur la pointe de l'île de Manhattan. Qu'est ce que je fais là !Le parc de la Batterie possède un terminal pour les ferries à destination de la statue de la Liberté. Puisque j'y suis, pourquoi ne pas aller y faire un tour. Pour ça, il me faut traverser tout le parc. Pendant cette balade, je passe près de la sculpture de La Sphère. Sculpture qui qui trônait autrefois au milieu d'Austin Tobin Plaza, entre les deux tours du « World Trade Center ».Elle symbolisait alors la paix à travers le commerce mondial. À présent abîmés, elle témoigne des attentats de septembre 2001. Je poursuis mon chemin et embarque sur l'un des bateaux qui font les si nombreux allers-retours après avoir pris mon billet pour la traversée uniquement. Je ne compte pas visiter pour la énième fois le monument.

Alors que je suis à l'avant du navire qui me mène vers « Liberty Island » profitant de la balade sur l'Hudson, une petite fille d'à peine Six ans viens se placer tout près.

- C'est beau hein ?

Je la regarde. Est-ce à moi qu'elle s'adresse ?Il n'y a aucun adulte avec elle.

- Très. Lui réponds-je.

Elle est adorable. En la regardant, je vois Issy. Elle a les même cheveux longs et blonds clair. Elle porte une petite robe fleurit qui vole au rythme du vent.

- Tu es toute seule ?

- Non, me répond-t-elle. Mon papa est à l'intérieur. Il ne sait pas que je suis ici.

- C'est dangereux ici, et il risque de s'inquiéter !

- Tu lui diras rien hein ? Promis ?

Issy aussi me faisait promettre de garder toutes sortes de secrets, même les plus insignifiants. Le plus drôle, c'était que bien souvent elle le divulguait à tout le monde après à peine une heure.

- Comment tu t'appelles ? Me demande-t-elle.

- Ian et toi ?

- Charlène.

- Enchanté Charlène.

Elle me sourit. Elle est vraiment adorable. Je ne peux pas m'empêcher de voir ma petite sœur au travers des yeux. Les siens sont un peu plus foncé que ceux qu'avait Issy mais ils me regardent avec autant de tendresse qu'elle le faisait. Pour ses six ans, je l'avais accompagné sur « Liberty Island » et nous étions monté en haut de la statue. Elle était folle de joie. Heureuse de découvrir le monde de si haut...

- Pourquoi tu pleures me demande la petite fille.

- Le vent !

Je lui ment mais elle est bien trop petite pour comprendre et je ne veux surtout pas lui gâcher son bonheur.

- Suis-moi Charlène, je t'accompagne jusqu'à ton papa. Nous allons bientôt arriver et il va avoir peur de ne pas te voir près de lui.

- D'accord !

- Ian reprend-elle à peine deux minutes plus tard.

- Oui ?

- Tu es gentil !

- Merci Charlène, ton compliment me va droit au cœur. Lui avouais-je en souriant.

Elle me le rend et me conduit, en me tenant par la main, jusqu'à son père qui s'était endormi. Il n'a pas conscience du danger que sa petite fille a couru. Elle aurait pu tomber à l'eau sans que personne ne s'en rende compte.

Elle me promit de rester bien sage, assise sur son siège avant que je ne la laisse avec son papa qui ne s'était toujours pas réveillé. Étant inquiet pour elle, je décide de la garder dans mon champs de vision.

Ce n'est qu'en entendant le message de l'arrivé que son père ouvre les yeux. Il félicite sa petite d'être resté bien sage qui lui sourit malicieusement. Je te souhaite plein de bonheur petite Charlène... Je débarque en même temps que la nuée de touriste. À peine j'ai le pied sur la terre ferme qu'on me tend une brochure. Je la refuse gentiment. Je connais par cœur ce qu'elle contient, à savoir les horaires des ferries suivants, ceux des expositions, que je ne compte pas faire. Une petite vidéo de présentation décrivant l'histoire de la statue est présenté mais une fois de plus, je n'y assiste pas. Je préfère simplement faire le tour de l'île et reprendre le bateau suivant.
Quand il arrive de nouveau à quai, je retraverse le parc et me laisse guider par mes souvenirs, essentiellement d'Issy, au travers des rues de Manhattan. Je la revois avec son petit sourire malicieux, celui auquel j'avais droit quand elle m'avait piqué quelque chose ou encore quand elle se levait la nuit et me rejoignait après un cauchemar et qu'elle se blottissait contre moi, son grand frère. Elle me manque tellement ! Quand je sors de mes pensées, je qui aux pieds d'un building. Bâtiment quelconque parmi tant d'autres. Regarde en haut ! Pas si commun, il y a quelqu'un sur le rebord du toit. Est-ce Issy ou mon instinct particulier qui a guidé mes pas jusqu'ici ? Je n'en sais rien mais en arrivant sur le sommet du gratte ciel, je découvre le dos d'une jeune femme vêtue d'une chemise blanche qui se soulève par moment et d'un jeans. Ses longs cheveux châtain volant au rythme du vent. Elle est debout sur le rebord, les bras écartés. Elle se penche, s'apprêtant surement à sauter. Dis quelque chose !

- Je ne ferais pas ça à ta place !

Elle baisse les bras, se retourne et me dévisage. J'ai au moins réussi à attirer son attention.

- C'est à moi que tu parles ? Me demande-t-elle.

- Tu vois quelqu'un d'autre sur le point de sauter d'un toit ?

L'ironie n'était peut-être pas la bonne stratégie. Elle me regarde, mais ne dit rien.

- Je te disais simplement que si j'étais toi je ne ferais pas ça ! Mais tu fais ce que tu veux...

- Que fais-tu là ? J'avais fermé derrière moi. Comment as-tu fais pour monter ici ?

- J' me baladais et j' me suis dis «  tiens si j'allais voir cette fille qui me semble totalement perdue et sur le point de faire la plus grosse connerie de sa vie » et me voilà.

- Que sais-tu de moi pour être aussi affirmatif sur le fait que ce soit une erreur ?

Elle n'a pas tort, je ne sais rien d'elle mais elle est si jeune, si jolie...quel dommage ce serait si elle sautait. Une petite voix au fond de moi me souffle qu'il faut à tous prix que je la fasse descendre de ce rebord, un accident est si vite arrivé.

- Je ne voulais pas t'énerver. Lui dis-je aussitôt.

Il faut absolument que je gagne sa confiance.

- Tu ne veux pas qu'on parle un peu avant de faire ton grand saut ?

- Parler de quoi ? Me dit-elle sur un ton sec.

- Je ne sais pas moi, de toi, de ta vie et de moi et la mienne.

Si je parviens à la faire descendre, je suis quasiment certain de la faire changer d'avis.

- Tu n' me feras pas changer d'avis !

- Laisse moi au moins essayer ! Je peux m'approcher ?

Elle réfléchie un court instant et me fait oui de la tête. Je m'approche donc d'un pas sur d'elle et lui tends les mains pour la prendre par la taille et la descendre.

- Je peux ?

Une fois le plus elle prend le temps de réfléchir à ma demande. Elle finit par tendre les mains vers moi. Je prends son geste comme une invitation à l'aider. Je place chacune de mes mains sur ses hanches et la porte afin de la descendre en la ramenant vers moi. Elle me regarde avec de grands yeux, qui d'ailleurs, soit dit en passant, sont d'un bleu clair magnifique. Je pense qu'elle est surprise par mon geste mais j'ai gagné, elle n'est pour le moment, plus en danger.

- Ça va ?

- Oui !

Tout n'est pas gagné, tu n'as pas encore sa confiance.

- Je m'appelle Ian et toi ?

- Savannah.

- Bon alors si tu me disais un peu ce qui t'a conduit sur ce toit ?

- C'est une bien longue histoire !

- Ça tombe bien, j'ai toute ma soirée de libre.

Et c'est ainsi qu'elle me raconta ses mésaventures. Quand je pense qu'elle vivait ici à New-York, on aurait pu se croiser...Si ça se trouve c'est le cas et je ne m'en souviens pas. Non, impossible, je n'aurais pas oublié une si jolie fille. Savannah me raconta donc sa vie en me résumant ses quinze dernières années. Comment sa mère l'avait élevé seule, comment elle avait atterrit chez sa tante, qu'elle n'avait jamais vu, suite au décès de sa maman et comment de fil en aiguille elle était revenu ici et avait fini sur ce toit.

- Tu as eu une année difficile !

- Oui, j'ai tout perdu, tu comprends. Je suis toute seule et surtout, je n'ai plus personne!

- Mais tu ne crois pas que ta mère aurait voulu que tu vives ta vie à fond ? Je ne la connaissais pas mais d'après ce que tu m'as dis elle a tout quitté pour ses rêves et elle s'est donné beaucoup de mal pour toi .

C'est moi qui lui dis ça alors que j'ai été le premier à baisser les bras après la disparition d'Issy et de ma mère. Même si je n'ai jamais songé à sauter d'un toit, j'avais plongé dans l'alcool ce qui au final avait bien faillit me coûter la vie.

- Tu as raison, tu ne la connaissais pas ! S' énerve-t-elle.

C'est malin ! Elle est si en colère qu'elle me tourne le dos et s'éloigne mais je l'attrape immédiatement par le bras, il est hors de question que je la laisse remonter sur le rebord.

- Pardonne moi, je ne voulais pas te blesser. C'est juste que...

- Que quoi encore !

Je me lance, peut-être que la vérité la fera changer d'avis.

- Ben, je t'apprécie déjà beaucoup et je n'ai pas envie que tu sautes.

- Tu me connais à peine !

- Tu ne crois pas au coup de foudre ?

- Poursuis ton chemin Ian, oublie moi, c'est mieux ainsi.

L'oublier ! Impossible ! Mon instinct me cri qu'elle est unique, qu'elle ne doit pas sauter et mon cœur me dit que c'est peu être la bonne, LA fille que j'attendais. Elle profite que je l'ai lâché et que j'ai la tête partiellement perdue dans mes pensées pour remonter sur le bord. Ce qu'elle peut être têtue ! Je n'aime pas cette idée et si Samantha savait ce que je m'apprêtais à faire elle me tuerait mais je monte quand même à mon tour près de Savannah. Attention, ne t'avance pas trop !

- Si tu sautes...je sautes.

- Pourquoi ferais-tu ça ?

Bonne question ! Si je lui dis que j'ai un pressentiment, que je dois absolument la faire descendre mais que je ne sais pas pourquoi, elle va me prendre pour un fou. Impossible aussi de lui expliquer que je suis un ange car là elle me ferait interner.

- Ben, pour plusieurs raisons!

Je reste évasif, avec un peu de chance elle ne va pas m'en demander plus.

- Et je peux savoir lesquelles ?

Loupé !

- Tout à fait ! Premièrement ma vie est pas toute rose, j'ai tous les jours de graves décisions à prendre, je rencontre le danger à chaque coins de rue et surtout, je ne pourrais plus me regarder en face si je te laisse sauter.

Je n'ai pas mentis ! J'ai perdu ma mère et ma sœur et mon père m'a complétement rejeté après. Chaque jours je dois me mesurer à des créatures de la nuit et je dois avouer que même le dernier point n'est pas faux, j'ai vraiment envie de la connaitre plus.

- Tu es un idiot !

Elle n'est pas bien, elle veut sauter c'est normal. Moi je croise des monstres tous les jours, je vis avec les remords de ne pas avoir sauvé Issy et maman, je saute avec elle, je suis un idiot. Il va vraiment qu'on m'explique la logique féminine.

- Et toi tu ...Bon aller, on descend ? Tu veux bien ? Je dois t'avouer que j'ai le vertige !

- Je n'ai nul par où aller moi ! Toi rentre chez toi !

Quel tête de mule !

- Pas sans toi !

Moi aussi je sait l'être, et puis, je sens qu'elle ne va plus résister très longtemps.

- T'es une vrai tête de mule.

- Je sais, on me le dit souvent. On y va ?

- Tu ne me laisseras pas tranquille si je ne te suis pas ?

- Aucune chance !

- Très bien, je te suis mais...

Elle n'achève pas sa phrase, peu importe, elle est descendue et en plus elle accepte de me suivre. Il va me falloir expliquer à Sam comment je l'ai croisé et surtout que je sens qu'elle nous réserve certaines surprises, même si je ne sais pas encore lesquelles. Petits bonus, je vais avoir l'occasion de la voir tous les jours et de faire un peu plus connaissance avec elle. Qui sait, je vais peut-être découvrir les secrets qu'elle cache, consciemment ou inconsciemment.