lundi 5 novembre 2012

Chapitre 7




Nous venions juste de rejoindre notre chambre. Ian semblait aussi épuisé que moi et se laissa tomber sans retenu près de moi sur le lit. Éprouvant le besoin d'être en contact avec lui, je me retournais et passais un genoux de chaque coté de son bassin. Me retrouvant à califourchon sur lui, je fis remonter son tee-shirt le long de son torse jusqu'à lui ôter avec son aide. J'enlevai à mon tour le chemisier horrible que je portai toujours et le lançai directement dans la poubelle. Enfin c'était ce que je visais mais j'avais légèrement loupé mon coup et le tissus s'était étalé juste à coté.

– Va falloir que je te donne quelques cours pour ça aussi. Plaisanta-t-il.
– C'est toi qui me trouble.

Ian posa ses mains sur mes hanches.

– C'est toi qui me trouble quand je te vois ainsi.

Il fit courir sensuellement ses doigts en remontant le long de mes côtes puis plaqua ses mains dans mon dos pour m'attirer à lui et m'embrasser. Sans pudeur, je dégrafais mon soutien gorge et le jeter au sol. Le contact de sa peau nue contre la mienne me fit oublier tous les mauvais souvenirs accumulés depuis ces dernières vingt-quatre heures. Mon corps épousa parfaitement la forme du sien et sa chaleur m'enveloppa aussitôt comme si je me fondais dans un cocon.

– Merci, d'être venue me chercher...
– Si ça n'avait tenu qu'à moi, j'aurais défoncé la porte de votre chambre d'hôtel et t'aurais sortie de là.
– Vous saviez que j'y étais ! Mais...
– Gabriel vous a croisé quand vous êtes parties. Il s'est caché et vous a suivies après m'avoir demandé de l'attendre à l'hôpital.
– Et vous avez surveillé toute la nuit ?
– Gabriel a réservé une chambre juste à coté de la vôtre pour nous deux et on a attendu.
– Il m'a dit que tu avais peu dormi.
– Comment voulais-tu que je dorme sans toi à mes cotés?
– C'était juste impossible. J'ai veillé à ce que ta tante ne t'emmène pas dans la nuit.
– J'ai passé ma nuit à pleurer, avouais-je émue par ses paroles.

Ian me fit relever la tête pour le regarder dans les yeux. Il y riva le sien et ne prit la parole qu'après quelques minutes.

– C'est fini, ta tante ne pourra plus jamais te faire de mal.
– Je sais...
– Savannah, je le ferais... si ta tante ose s'approcher de toi, je n'hésiterais pas un instant à la tuer !

L'emploi de mon prénom et la dureté de sa voix me confirma qu'il était sérieux. Mais je doutais qu'il ait un jour à le faire. Gabriel avait été clair lui aussi et Élise était loin d'être assez stupide pour oser le défier.

– Je sais répétais-je.
– Un jour, j'espère que tu seras ma femme et qu'on pourra fonder notre famille. Je t'aime tellement...
– Un jour, je serais ta femme et je serais comblée après la naissance d'un mini toi.
– Ou d'une mini toi...

Je lui offris mon plus beau sourire. Je savais qu'un jour, nous quitterions l'institut pour fonder notre famille et élever nos enfants dans un environnement sécurisé. Ian et moi étions encore jeune mais je sentais au fond de moi que c'était notre destin. J'avais trouvé l'homme de ma vie, il n'y aurait que lui à jamais.

– Était-ce une demande en mariage ? Lui demandai-je pour plaisanter.
– Juste une promesse pour le moment mais...

Ian me fit basculer sur le lit et se leva. Il alla fouiller dans son sac et revint presque aussitôt un petit sachet en soie à la main. Il se planta devant le lit et dénoua le petit lien. Je me redressais sur les genoux curieuse de voir ce qu'il allait me montrer. Je ne pouvais pas voir ce qu'il tenait dans sa main, mais de l'autre il déposa le petit sac. Ian s'agenouilla ensuite devant moi et prit ma main gauche dans la sienne.

– Je sais que nous sommes encore jeune et je sais aussi que ce ne sera pas pour demain mais je serais l'homme le plus heureux de la terre si tu acceptais de devenir ma femme. Et cette fois c'est une demande en mariage, ajouta-t-il dans un sourire.
– Je...euh...

Sans répondre je me jetai à son cou et l'embrassai passionnément. Ian détacha ensuite ses lèvres des miennes et me regarda intensément. Je le regardais alors moi aussi.

– Sil, tu es censées répondre oui... ou non.
– Pardon. La réponse me semblait si évidente que j'ai oublié de la prononcer. Ian, depuis le début, je sais que c'est toi. Tu es le seul que j'ai jamais aimé à ce point et si je devais te perdre, je sais que ça me tuerait. Tu n'imagines pas à quel point je suis heureuse de devenir ta femme et si je devais ajouter un mot, je dirais.... Oui !

Ian passa une magnifique bague autour de mon annulaire. Je restais stupéfaite devant le bijoux. Il s'agissait d'un anneau d'or blanc très certainement vu sa couleur, entièrement incrusté de petites pierres blanche d'une transparence et d'une brillance incroyable. En son centre, il se séparait en deux pour maintenir une pierre une peu plus grosse d'un bleu nuit étincelant.

– Tu es fou...
– Elle te plaît ?
– Elle est bien trop belle pour moi.
– Rien n'est trop beau pour toi.

Une larme coula sur la joue de Ian. Je l'essuyai d'un baiser.

– Elle appartenait à ma mère mais si tu préfères en avoir une autre, on pourra...
– Je l'adore. Mais ton père...
– C'est lui qui me l'a donné cet été.

Je connaissais la valeur incroyable qu'avait cette bague aussi bien pour Ian que pour son père. Je n'en revenais pas qu'il me l'offre tout comme je ne parvenais pas à croire qu'il venait de me demander de l'épouser.

– Tu es sûr que tu veux que je la porte ?
– Mon père me l'a donné en me disant de te l'offrir quand je serais prêt. Je le suis depuis le début...

Durant cet été, le père de Ian et moi avions beaucoup discuter. Il m'avait longuement parlé de sa femme et de sa fille. J'aurais pensé qu'il préférerait garder ce bijoux en souvenir de la mère de Ian. Un regard à la bague me rappela l'histoire à son sujet que m'avait raconté monsieur Coursilver. Lorsqu'il était plus jeune, le père de Ian avait craqué sur cette bague en or blanc, diamant et saphir. Il avait durement travaillé et l'avait acheté en se promettant qu'un jour la femme de sa vie la porterait. Quelques mois plus tard, il avait rencontré un mannequin d'une incroyable beauté aussi bien en apparence qu'en elle-même. Lors d'un ddîner, il lui avait offert la bague. La mère de Ian avait aussitôt accepté. La suite de l'histoire fut tout aussi heureuse jusqu'au jour du drame.

– J'en prendrais soin, comme à la prunelle de ma vie.
– Je n'en ai aucun doute...

J'embrassais à nouveau celui qui deviendrait un jour officiellement mon époux et un baiser en entraînant un autre nous fîmes l'amour avec une incroyable douceur. Je m'endormis ensuite blottie dans les bras de Ian le regard perdu sur ma bague de fiançailles.
À mon réveil, ma main ne trouva pas Ian à mes cotés. J'ouvris alors les yeux et en tournant la tête, je le vis assis au pied du lit et me regardant.

– Bonjour mon ange, me lança-t-il.
– Bonjour. Il y a longtemps que tu es réveillé ?
– Une heure, peut-être deux.
– Et depuis tu me regardes dormir ?
– Tu es tellement belle qu'à mon réveil je n'ai pu détacher mes yeux de toi. Ton corps s'est peu à peu révélé à moi avec le levé du soleil me captivant complètement.
– Viens donc m'embrasser au lieu de me regarder.

Ian ne se fit pas prier et me rejoignit. Je tirai le drap sur nous et l'embrassai fiévreusement. J'étais prête à renouveler notre étreinte de la nuit mais la sonnerie de l'institut nous rappela à la réalité. Nous nous levâmes et allâmes nous doucher ensemble. Après avoir passé une petite robe de coton grise et un leggins blanc et mettre coiffée, je rejoignais Ian qui avait mis beaucoup moins de temps à s'habiller que moi. Il portait un pantacourt noir et un tee-shirt blanc et rouge soulignant parfaitement ses lignes musclées.
Nous descendîmes ensuite rejoindre les autres pour le petit déjeuner. Nous avions une réunion de prévu ensuite avec Samantha pour lui raconter en détail ce qui s'était passé exactement. Mon père l'avait appelée pour la prévenir de ce qui se passait mais n'avait pas eu le temps d'entrer dans les détails. À notre retour, elle m'avait enlevé le plâtre et nous avait laissé rejoindre notre chambre pour nous reposer.
Je dévorais tel un ogre un bol entier de café, deux tartines beurrées et recouvertes de confiture de framboise ainsi que deux croissants sous les yeux étonnés de Ian et de mes amis. Après cela nous remontâmes rejoindre Samantha dans sa chambre. Personne ici ne connaissait la nature de mon père. Sam doutait que son statut de traqueur soit bien accueilli malgré le fait qu'il soit là pour nous apporter son aide.


– Comment vous sentez-vous tous les deux ? Nous demanda Samantha dès que nous fûmes dans sa chambre.
– Ça va, lui répondit Ian. Une fois de plus, Silver m'a soigné.

Samantha m'adressa un petit sourire puis nous demanda de lui raconter ce qui s'était passé. Ian lui parla de la voiture qui nous avait d'abord suivi puis de ce qu'il se souvenait de l'accident. Je pris le relais pour ce qu'il s'agissait de mon réveil dans l'ambulance puis dans la chambre. Ian reprit la parole et raconta à ma tante comment son frère nous avait suivies, puis comment ils avaient mis tous les deux au point un plan pour me récupérer avant qu'Élise ne me fasse quitter le pays. Samantha prit ensuite la parole pour nous expliquer que la voiture avait été entièrement détruite. J'en fus désolée pour Brithany. Mon père devant entrer en contact avec le groupe de traqueur de la région, il ne nous restait plus qu'à attendre d'avoir de ses nouvelles.
Les jours passèrent et peu à peu les élèves humains avaient quitté les lieux. Nous nous retrouvions tous réunis au même étage pour plus de sécurité. Brithany avait demandé une recherche pour la plaque d'immatriculation de la voiture qui nous suivait mais cela n'avait rien donné. Il s'agissait d'une voiture volée. Elle avait été retrouvée le soir même dans un quartier mal fréquenté de la capitale Britannique.
Deux semaines étaient passées sans la moindre disparition lorsque mon père m'appela. Il était parvenu à entrer dans l'équipe de traqueurs de Londres et avait pu glaner quelques informations. La première, que le groupe n'était pas très gros, une vingtaine de membres. Gabriel pensait qu'il s'agissait d'une unité décrochée très certainement pour une affaire. Certainement celle qui nous touchait avais-je alors pensé. Il avait repéré Jack et s'était rendu compte qu'il s'absentait souvent avec deux autres membres. Mon père n'avait pas encore obtenu plus d'informations sur les absences prolongées mais avait bon espoir d'en avoir assez rapidement. Nous nous donnions rendez-vous deux jours plus tard pour faire le point. L'affaire progressait mais nous devions nous dépêcher. Plus le temps passait et moins nous avions de chance de retrouver les membres disparus de l'autre équipe vivants. Je m'étais engagée auprès de Brice à faire de mon mieux pour qu'il retrouve Cassie et je voulais absolument tenir parole.
Ce soir, nous devions voir mon père. Il nous avait invité Sam, Ian et moi à dîner dans une petite auberge en dehors de Londres pour plus de discrétion.



– Vous voilà ! S'exclama mon père en se levant de sa chaise à notre arrivée.
– Salut papa.
– Bonsoir Gabriel, lui lança Samantha en le serrant contre elle.
– Monsieur... Le salua à son tour Ian.



L'emploi de ce mot si révérencieux attira mon attention. Jusqu'à maintenant, Ian avait toujours appelé mon père par son prénom. Ce dernier le remarqua lui aussi et lui demanda ce qui lui valait ce « monsieur ».



– Oh... je... en fait, je sors avec votre fille, je pense que je vous dois donc un certain respect.
– Le fait que tu sortes avec Erin n'est pas nouveau... pour ce qui est du respect, je t'assure que je ne me sentirais pas moins respecté si tu m'appelais par mon prénom.
– Bien mais avant, j'ai quelque chose à vous dire.



Je me demandais bien ce que Ian avait à nous annoncer. Avait-il un soucis? Non, il m'en aurait parlé...C omptait-il partir, me quitter ? Non, il m'en aurait parlé en privé... Mais alors que pouvait-il bien avoir à nous dire. Je fixais mon regard sur lui mais Ian regarder tour à tour mon père puis Samantha.



– Et bien Ian, nous t'écoutons, s'exclama ma tante.
– Il y a quinze jours...



La surprise s'empara de moi. Il allait leur dire. À cette idée, ma main droite se porta aussitôt à ma bague.



– Oui ? Demanda mon père.
– Il y a quinze jours, j'ai demandé à Silver de m'épouser.
– Qu'a-t-elle répondu ? Lui demanda mon père une fois la surprise passée ?



Ian me regarda enfin avant de lui confirmer que je lui avais dis oui.



– Et bien reprit Gabriel. Je ne vais pas vous cacher que je suis surpris. Je n'ai pas eu le loisir de profiter de ma fille lorsqu'elle était jeune et je sais que je ne rattraperais pas le temps perdu. Cet été m'a quand même appris que Savannah était devenue une jeune fille sérieuse et qui sait ce qui est bien pour elle. Si elle a accepté de devenir ta femme dans ce cas, je suis ravi que tu deviennes mon beau-fils. Je n'aurais pu rêver un meilleur compagnon pour ma fille. Sam ? Tu ne dis rien ?
– Je... je ne sais pas trop quoi dire. Je devrais être surprise et pourtant ça ne m'étonne pas d'eux. J'ai su dès le jour où Ian à ramené Savannah à l'institut qu'ils étaient faits l'un pour l'autre. Dès son retour avec elle, j'ai remarqué que quelque chose avait changé en lui. Je suis vraiment très heureuse pour vous même si je dois bien avouer que je vous trouve encore jeunes.
– Nous... nous n'avons fixé aucune date encore. Dis-je enfin, remise de ma surprise. Nous voulons finir nos études avant.
– Peu importe, c'est une très bonne nouvelle et je suis content pour vous les enfants. Vous la fixerez quand vous serez prêt.
– Tu seras le premier informé papa.
– Bon, revenons-en à nous soucis. J'ai suivi Martin, l'un des traqueurs avec qui traîne Jack. Il s'est rendu dans une zone industrielle à un peu plus de cinquante kilomètres de Londres et a pénétré dans un bâtiment complètement clos. J'en ai fait plusieurs fois le tour et je n'ai vu aucune entrée à part celle que Martin a emprunté. Je ne sais donc pas combien de traqueurs sont impliqué dans cette affaire ni combien d'hommes gardent les lieux.
– Il détiendrait Cassie et les autres dedans ?
– Possible. Je n'en sais encore rien. Je vais tenter de gagner leur confiance et d'infiltrer leur petit groupe. Je vous en dirais plus dès que possible. Avez-vous relevé d'autre disparition ?
– Aucune depuis plusieurs jours l'informe Sam. Nous restons le plus groupés possible pour l'éviter. Gabriel, tu es d'accord avec moi, un groupe de jeunes traqueurs seul ne peut faire disparaître une personne comme ça. Ils ont forcément une aide surnaturelle...
– Aucun de nos pouvoirs à ma connaissance ne fait disparaître non. Avez-vous fait des recherches sur la ou les créatures capable de ce genre d'action ?
– Nous n'avons rien trouvé...Tu aurais une idée ?
– Franchement aucune. J'en saurais plus à leur contact. Et si nous mangions ? Toutes ces émotions m'ont donné une faim de loup.



Nous commandâmes et dînâmes en famille. Ian et moi échangeâmes quelques regards complices. J'étais heureuse d'avoir partagé notre décision de nous marier avec mon père et ma tante. Nous formions à présent une famille tous les quatre, une famille qui un jour s'agrandirait avec nos enfants à Ian et à moi. Il ne manquait que ma mère à ce tableau ainsi que les parents et la sœur de Ian. Pourtant, au fond de moi, je sentais que tous, même s'ils n'étaient pas présents, étaient fiers de nous. Instinctivement, je pris la main de Ian et comme s'il avait perçu mes pensées et mon besoin de le sentir plus près, il déposa un doux baiser sur le dos de ma main et entrelaça ses doigts aux miens.

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