Nous venions juste de rejoindre notre chambre. Ian semblait aussi épuisé que moi et se laissa tomber sans retenu près de moi sur le lit. Éprouvant le besoin d'être en contact avec lui, je me retournais et passais un genoux de chaque coté de son bassin. Me retrouvant à califourchon sur lui, je fis remonter son tee-shirt le long de son torse jusqu'à lui ôter avec son aide. J'enlevai à mon tour le chemisier horrible que je portai toujours et le lançai directement dans la poubelle. Enfin c'était ce que je visais mais j'avais légèrement loupé mon coup et le tissus s'était étalé juste à coté.
–
Va falloir que je te donne quelques cours pour ça aussi.
Plaisanta-t-il.
–
C'est toi qui me trouble.
–
C'est toi qui me trouble quand je te vois ainsi.
–
Merci, d'être venue me chercher...
–
Si ça n'avait tenu qu'à moi, j'aurais défoncé la porte de votre
chambre d'hôtel et t'aurais sortie de là.
–
Vous saviez que j'y étais ! Mais...
–
Gabriel vous a croisé quand vous êtes parties. Il s'est caché et
vous a suivies après m'avoir demandé de l'attendre à l'hôpital.
–
Et vous avez surveillé toute la nuit ?
–
Gabriel a réservé une chambre juste à coté de la vôtre pour nous
deux et on a attendu.
–
Il m'a dit que tu avais peu dormi.
–
Comment voulais-tu que je dorme sans toi à mes cotés?
–
C'était juste impossible. J'ai veillé à ce que ta tante ne
t'emmène pas dans la nuit.
–
J'ai passé ma nuit à pleurer, avouais-je émue par ses paroles.
–
C'est fini, ta tante ne pourra plus jamais te faire de mal.
–
Je sais...
–
Savannah, je le ferais... si ta tante ose s'approcher de toi, je
n'hésiterais pas un instant à la tuer !
–
Je sais répétais-je.
–
Un jour, j'espère que tu seras ma femme et qu'on pourra fonder notre
famille. Je t'aime tellement...
–
Un jour, je serais ta femme et je serais comblée après la naissance
d'un mini toi.
–
Ou d'une mini toi...
–
Était-ce une demande en mariage ? Lui demandai-je pour plaisanter.
–
Juste une promesse pour le moment mais...
–
Je sais que nous sommes encore jeune et je sais aussi que ce ne sera
pas pour demain mais je serais l'homme le plus heureux de la terre si
tu acceptais de devenir ma femme. Et cette fois c'est une demande en
mariage, ajouta-t-il dans un sourire.
–
Je...euh...
–
Sil, tu es censées répondre oui... ou non.
–
Pardon. La réponse me semblait si évidente que j'ai oublié de la
prononcer. Ian, depuis le début, je sais que c'est toi. Tu es le
seul que j'ai jamais aimé à ce point et si je devais te perdre, je
sais que ça me tuerait. Tu n'imagines pas à quel point je suis
heureuse de devenir ta femme et si je devais ajouter un mot, je
dirais.... Oui !
–
Tu es fou...
–
Elle te plaît ?
–
Elle est bien trop belle pour moi.
–
Rien n'est trop beau pour toi.
–
Elle appartenait à ma mère mais si tu préfères en avoir une
autre, on pourra...
–
Je l'adore. Mais ton père...
–
C'est lui qui me l'a donné cet été.
–
Tu es sûr que tu veux que je la porte ?
–
Mon père me l'a donné en me disant de te l'offrir quand je serais
prêt. Je le suis depuis le début...
–
J'en prendrais soin, comme à la prunelle de ma vie.
–
Je n'en ai aucun doute...
À mon réveil, ma main ne trouva pas Ian à mes cotés. J'ouvris alors les yeux et en tournant la tête, je le vis assis au pied du lit et me regardant.
–
Bonjour mon ange, me lança-t-il.
–
Bonjour. Il y a longtemps que tu es réveillé ?
–
Une heure, peut-être deux.
–
Et depuis tu me regardes dormir ?
–
Tu es tellement belle qu'à mon réveil je n'ai pu détacher mes yeux
de toi. Ton corps s'est peu à peu révélé à moi avec le levé du
soleil me captivant complètement.
–
Viens donc m'embrasser au lieu de me regarder.
Nous descendîmes ensuite rejoindre les autres pour le petit déjeuner. Nous avions une réunion de prévu ensuite avec Samantha pour lui raconter en détail ce qui s'était passé exactement. Mon père l'avait appelée pour la prévenir de ce qui se passait mais n'avait pas eu le temps d'entrer dans les détails. À notre retour, elle m'avait enlevé le plâtre et nous avait laissé rejoindre notre chambre pour nous reposer.
Je dévorais tel un ogre un bol entier de café, deux tartines beurrées et recouvertes de confiture de framboise ainsi que deux croissants sous les yeux étonnés de Ian et de mes amis. Après cela nous remontâmes rejoindre Samantha dans sa chambre. Personne ici ne connaissait la nature de mon père. Sam doutait que son statut de traqueur soit bien accueilli malgré le fait qu'il soit là pour nous apporter son aide.
–
Comment vous sentez-vous tous les deux ? Nous demanda Samantha dès
que nous fûmes dans sa chambre.
–
Ça va, lui répondit Ian. Une fois de plus, Silver m'a soigné.
Les jours passèrent et peu à peu les élèves humains avaient quitté les lieux. Nous nous retrouvions tous réunis au même étage pour plus de sécurité. Brithany avait demandé une recherche pour la plaque d'immatriculation de la voiture qui nous suivait mais cela n'avait rien donné. Il s'agissait d'une voiture volée. Elle avait été retrouvée le soir même dans un quartier mal fréquenté de la capitale Britannique.
Deux semaines étaient passées sans la moindre disparition lorsque mon père m'appela. Il était parvenu à entrer dans l'équipe de traqueurs de Londres et avait pu glaner quelques informations. La première, que le groupe n'était pas très gros, une vingtaine de membres. Gabriel pensait qu'il s'agissait d'une unité décrochée très certainement pour une affaire. Certainement celle qui nous touchait avais-je alors pensé. Il avait repéré Jack et s'était rendu compte qu'il s'absentait souvent avec deux autres membres. Mon père n'avait pas encore obtenu plus d'informations sur les absences prolongées mais avait bon espoir d'en avoir assez rapidement. Nous nous donnions rendez-vous deux jours plus tard pour faire le point. L'affaire progressait mais nous devions nous dépêcher. Plus le temps passait et moins nous avions de chance de retrouver les membres disparus de l'autre équipe vivants. Je m'étais engagée auprès de Brice à faire de mon mieux pour qu'il retrouve Cassie et je voulais absolument tenir parole.
Ce soir, nous devions voir mon père. Il nous avait invité Sam, Ian et moi à dîner dans une petite auberge en dehors de Londres pour plus de discrétion.
– Vous voilà ! S'exclama mon père en se levant de sa chaise à notre arrivée.
– Salut papa.
– Bonsoir Gabriel, lui lança Samantha en le serrant contre elle.
– Monsieur... Le salua à son tour Ian.
L'emploi de ce mot si révérencieux attira mon attention. Jusqu'à maintenant, Ian avait toujours appelé mon père par son prénom. Ce dernier le remarqua lui aussi et lui demanda ce qui lui valait ce « monsieur ».
– Oh... je... en fait, je sors avec votre fille, je pense que je vous dois donc un certain respect.
– Le fait que tu sortes avec Erin n'est pas nouveau... pour ce qui est du respect, je t'assure que je ne me sentirais pas moins respecté si tu m'appelais par mon prénom.
– Bien mais avant, j'ai quelque chose à vous dire.
Je me demandais bien ce que Ian avait à nous annoncer. Avait-il un soucis? Non, il m'en aurait parlé...C omptait-il partir, me quitter ? Non, il m'en aurait parlé en privé... Mais alors que pouvait-il bien avoir à nous dire. Je fixais mon regard sur lui mais Ian regarder tour à tour mon père puis Samantha.
– Et bien Ian, nous t'écoutons, s'exclama ma tante.
– Il y a quinze jours...
La surprise s'empara de moi. Il allait leur dire. À cette idée, ma main droite se porta aussitôt à ma bague.
– Oui ? Demanda mon père.
– Il y a quinze jours, j'ai demandé à Silver de m'épouser.
– Qu'a-t-elle répondu ? Lui demanda mon père une fois la surprise passée ?
Ian me regarda enfin avant de lui confirmer que je lui avais dis oui.
– Et bien reprit Gabriel. Je ne vais pas vous cacher que je suis surpris. Je n'ai pas eu le loisir de profiter de ma fille lorsqu'elle était jeune et je sais que je ne rattraperais pas le temps perdu. Cet été m'a quand même appris que Savannah était devenue une jeune fille sérieuse et qui sait ce qui est bien pour elle. Si elle a accepté de devenir ta femme dans ce cas, je suis ravi que tu deviennes mon beau-fils. Je n'aurais pu rêver un meilleur compagnon pour ma fille. Sam ? Tu ne dis rien ?
– Je... je ne sais pas trop quoi dire. Je devrais être surprise et pourtant ça ne m'étonne pas d'eux. J'ai su dès le jour où Ian à ramené Savannah à l'institut qu'ils étaient faits l'un pour l'autre. Dès son retour avec elle, j'ai remarqué que quelque chose avait changé en lui. Je suis vraiment très heureuse pour vous même si je dois bien avouer que je vous trouve encore jeunes.
– Nous... nous n'avons fixé aucune date encore. Dis-je enfin, remise de ma surprise. Nous voulons finir nos études avant.
– Peu importe, c'est une très bonne nouvelle et je suis content pour vous les enfants. Vous la fixerez quand vous serez prêt.
– Tu seras le premier informé papa.
– Bon, revenons-en à nous soucis. J'ai suivi Martin, l'un des traqueurs avec qui traîne Jack. Il s'est rendu dans une zone industrielle à un peu plus de cinquante kilomètres de Londres et a pénétré dans un bâtiment complètement clos. J'en ai fait plusieurs fois le tour et je n'ai vu aucune entrée à part celle que Martin a emprunté. Je ne sais donc pas combien de traqueurs sont impliqué dans cette affaire ni combien d'hommes gardent les lieux.
– Il détiendrait Cassie et les autres dedans ?
– Possible. Je n'en sais encore rien. Je vais tenter de gagner leur confiance et d'infiltrer leur petit groupe. Je vous en dirais plus dès que possible. Avez-vous relevé d'autre disparition ?
– Aucune depuis plusieurs jours l'informe Sam. Nous restons le plus groupés possible pour l'éviter. Gabriel, tu es d'accord avec moi, un groupe de jeunes traqueurs seul ne peut faire disparaître une personne comme ça. Ils ont forcément une aide surnaturelle...
– Aucun de nos pouvoirs à ma connaissance ne fait disparaître non. Avez-vous fait des recherches sur la ou les créatures capable de ce genre d'action ?
– Nous n'avons rien trouvé...Tu aurais une idée ?
– Franchement aucune. J'en saurais plus à leur contact. Et si nous mangions ? Toutes ces émotions m'ont donné une faim de loup.
Nous commandâmes et dînâmes en famille. Ian et moi échangeâmes quelques regards complices. J'étais heureuse d'avoir partagé notre décision de nous marier avec mon père et ma tante. Nous formions à présent une famille tous les quatre, une famille qui un jour s'agrandirait avec nos enfants à Ian et à moi. Il ne manquait que ma mère à ce tableau ainsi que les parents et la sœur de Ian. Pourtant, au fond de moi, je sentais que tous, même s'ils n'étaient pas présents, étaient fiers de nous. Instinctivement, je pris la main de Ian et comme s'il avait perçu mes pensées et mon besoin de le sentir plus près, il déposa un doux baiser sur le dos de ma main et entrelaça ses doigts aux miens.
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